La place de la femme dans la société a longtemps été un sujet délicat. À l’occasion du mois dédié à l’histoire des femmes, rendant hommage à leur contribution dans la société, nous souhaitions mettre en lumière le rôle des femmes dans l’histoire de la musique.
Les pionnières de la composition
D’abord, commençons avec les femmes qui ont fait les premiers pas dans l’histoire de la musique. À une époque où la composition était largement dominée par les hommes, certaines femmes ont su s’imposer. Hildegard von Bingen est une de ces femmes qui a su marquer son époque avec plus de soixante-dix chants liturgiques et hymnes. De son côté, Fanny Mendelssohn était une pianiste et compositrice de renom. Son professeur de composition aurait même affirmé qu’elle « jouait comme un homme », une remarque qui soulève des questions essentielles sur la place des femmes dans le milieu musical de l’époque.
Les lutteuses pour les droits des femmes dans la musique
Certaines femmes ont utilisé leur voix pour défendre les droits des femmes et pour lutter contre les inégalités. Nina Simone, reconnue pour son engagement social, a mis à profit sa voix puissante et son militantisme en faveur des droits civiques et des droits des femmes. Son engagement témoigne de sa profonde dévotion à ces causes. Joan Baez, figure emblématique du mouvement des droits civiques, a consacré sa musique à la sensibilisation aux injustices sociales, y compris celles touchant les femmes. Quant à elle, Aretha Franklin a non seulement défendu les droits civiques, mais a également utilisé sa plateforme pour faire entendre des voix marginalisées et promouvoir les droits des femmes.
L’éducation musicale et l’inclusion
Au fil des ans, les opportunités pour les femmes dans le milieu musical ont considérablement augmenté. Certes, il y a eu des obstacles, mais aussi des progrès significatifs. Les préjugés sexistes ainsi que les inégalités de rémunération auxquels les femmes ont dû faire face n’ont pas été facile à outrepasser. Cependant, des efforts ont été entrepris pour y remédier. Plusieurs organisations cherchent à promouvoir l’égalité des sexes dans l’industrie de la musique telles que « Woman In Music » et « Key Change ». Ces organismes offrent des ressources, des mentorats ainsi que des opportunités de réseautage pour les femmes dans le domaine musical. De plus, certains festivals visent à supporter les femmes dans l’industrie. Woman Who Rock est un de ces festivals soutenant les femmes avec sa programmation entièrement réalisée par celles-ci. D’autres mouvements comme #Metoo ont encouragé les femmes à se lever contre les injustices et à prendre conscience des problématiques telles que le sexisme, les stéréotypes ou le patriarcat. Bref, bien que des progrès aient été réalisés, la reconnaissance des femmes dans la musique reste un enjeu.
L’impact des femmes dans les genres musicaux
L’influence des femmes dans l’industrie de la musique a façonné tous les genres, du classique au jazz, en passant par le rock, le punk et bien d’autres. Ces artistes révolutionnent les normes établies, défient les conventions et apportent des perspectives uniques. Leur contribution enrichit la scène musicale et joue un rôle crucial dans la déconstruction des stéréotypes. Bessie Smith, Ella Fitzgerald, Billie Holliday, Janis Joplin et Joni Mitchell, pour n’en nommer que quelques-unes, sont des icônes qui ont ouvert la voie à de nouvelles générations d’artistes. Ces femmes ont influencé la culture, la mode et les mouvements sociaux. Malgré les défis rencontrés, elles ont redéfini les genres en laissant une empreinte indélébile dans l’histoire de la musique.
Considérant tout cela, est-ce que les femmes sentent qu’elles ont la même place que les hommes dans l’industrie de la musique? Selon une étude réalisée par Musicaction sur la place des femmes dans l’industrie musicale francophone au Canada, « 53 % des répondantes sentent souvent ou toujours le devoir de se prouver davantage en raison de leur genre et 60 % des participantes ont déjà songé à abandonner leur carrière dans l’industrie musicale mettant en cause la précarité financière, l’épuisement et le manque de reconnaissance. »