Les instruments de musique ont-ils un genre?

Nous profitons de la journée internationale des droits de la femme pour aborder un sujet qui tient à coeur notre équipe des Solfégiens (qui est principalement composée de femmes musiciennes): les 𝐢𝐧𝐬𝐭𝐫𝐮𝐦𝐞𝐧𝐭𝐬 𝐝𝐞 𝐦𝐮𝐬𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐨𝐧𝐭-𝐢𝐥𝐬 𝐮𝐧 𝐠𝐞𝐧𝐫𝐞? Et si c’était comme les jeux d’enfants? Et vous, avez-vous déjà eu cette impression? Par exemple, avez-vous déjà remarqué qu’il est plus rare de voir des femmes percussionnistes ou manipuler de gros instruments comme la contrebasse et le tuba dans les spectacles diffusés à la télé? Ou lors d’un spectacle, avez-vous déjà entendu des commentaires comme « Ce groupe rock déménage pour un groupe de filles! ». 

En fait, cette impression est bien réelle et serait due à des freins psychologiques et sociologiques qui nous donnent aujourd’hui la fausse croyance que les petits instruments de musique aux sons aigus et doux sont pour les femmes et que les gros instruments aux sons forts et graves sont pour les hommes, un peu comme la fausse idée que les jeux calmes sont plus pour les petites filles et que les sports sont d’avantage pour les petits garçons. 

Cependant, la bonne pratique d’un instrument ne dépend pas de la force ou la carrure du musicien ou de la musicienne, mais plutôt de la technique de ce dernier ou cette dernière. Nous savons donc aujourd’hui qu’un homme peut jouer de la flute traversière avec autant de sensibilité et de douceur qu’une femme et une femme peut jouer de la batterie avec autant de force et rapidité qu’un homme. Mais pourquoi ces carcans sont- ils encore présents dans nos classes, nos télés, nos scènes musicales? 

Nous croyons qu’en comprenant mieux ce principe, nous pouvons défaire ces idées préconçues dès l’éveil musical des tout-petits et des toutes-petites. Voici donc un article intéressant qui met en lumière l’origine de ce cliché, pour mieux le comprendre et le briser:

https://coachguitar.com/fr/news/instrument-genres

 « À mon récital de fin de baccalauréat en violon, j’ai décidé de jouer des pièces écrites par des compositrices femmes. Ce fut tout un travail de recherche (triste et frustrant) car il n’y avait presqu’aucune partition disponible et aucun enregistrement des oeuvres de ces femmes. Je suis fière de l’avoir fait, une première à l’UQAM.»

-Dorine, professeure responsable Solfégienne

« Au secondaire, j’ai senti une frustration de la part de mes paires garçons quand j’ai réussi l’audition pour avoir la batterie dans l’harmonie de mon cours de musique. Avant le cours, on avait l’habitude de se montrer ce qu’on savait faire sur le drum. Chaque fois qu’un des gars prenait les baguettes pour jouer des rythmiques rock, ils le félicitait. Je prenais alors à mon tour les baguettes et jouait ces rythmiques mieux qu’eux car j’avais une batterie chez moi pour pratiquer. Ils me regardaient chaque fois d’un drôle d’air qui voulait dire « tu nous a volé notre place ». Pourtant, je l’avais gagnée cette place. »

Evanie, créatrice pédagogique Solfégienne

« Dans mes cohortes de guitare jazz à l’université et au cégep, nous étions une très faible minorité de femmes.»

Katia, directrice Solfégienne

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